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l'art du bivouac

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l'art du bivouac Empty l'art du bivouac

Message par tellosa Mar 14 Avr - 6:20

Bivouac

Dormir dehors, sous une petite tente ou à la belle étoile, le temps d’une nuit, cela s’appelle bivouaquer.
Le bivouac est une composante fondamentale du nomadisme.
Le bivouac est de plus en plus interdit.
Veut-on, de la sorte, interdire le nomadisme ?

A mon sens, le fond du problème est enfoui bien profondément dans nos cultures dites civilisées.
Je pense à la propriété foncière.
Celle-ci peut être publique ou privée.
Avec, parfois, quelques paradoxes du genre ", propriété privée, entrée interdite".
La propriété foncière, c’est le principe qui aboutit au droit de pouvoir affirmer : « ici c’est chez moi » ou « ici c’est chez nous ».
La propriété foncière concerne l’espace terrestre.
Ceci dit, l’espace souterrain, aérien, maritime, sidéral bientôt, peuvent aussi se posséder.
Selon certaines lois humaines qui se veulent souveraines.
Remarquons aussi que l’animal, le végétal, le minéral, voire l’humain, n’échappent pas à la soif de possession d’homo sapiens.
En sus, bien sûr, de quelques îlots d’objets utiles dans un océan d’objets superflus.

Oui, l’humain manifeste une puissante volonté de possession.
Pourquoi ?
Parce qu’il n’a pas (encore ?) compris que la force fondamentale qui anime le Tout s’exprime d’abord dans le mouvement.
Cette conjecture n’est peut-être pas infondée.
Car la propriété foncière se caractérise fondamentalement par l’immobilisme, opposé au changement, le frère du mouvement.
La possession foncière demande l’emploi de frontières, clôtures, murs, barrières, armes.
Pour en asseoir l’illusoire légitimité et en matérialiser les bornes.

Le nomade candidat au bivouac se heurte souvent au règlement de la propriété foncière.
Le règlement de la propriété privée, généralement, stipule que l’accès est interdit.
Point barre.
Le règlement de la propriété publique tend à généraliser l’interdiction du bivouac.
Surtout dans les lieux touristiques et à la belle saison.
Le chien (méchant pour bien faire) et les gardes (souvent armés) sont employés au respect du règlement.
Le maître des lieux ou son représentant donne les ordres en ce sens.
Un bon chien est un chien docile.

Un bon gardien aussi ?
Le débat est ouvert !
J’adore les chats.
Les règlements de la propriété publique sont votés ou décrétés parce que cela arrange la majorité ou parce qu’une minorité réussit à imposer son diktat.

C’est ainsi.
Une action politique responsable aboutit à la disparition des castes.
Une action politique juste repose sur l’expression harmonieuse de l’intelligence.
L’intelligence s’exprime tant par l’esprit que par les mains, sans échelle de valeur.

Une action politique juste permet aux membres de la communauté de s’épanouir sans nuire aux autres terriens.
Une action politique juste fait également fonction d’exemple sur les communautés avoisinantes.
Une action politique juste peut sembler utopique.
Elle le sera tant que toi moi et les autres nous aurons besoin d’un maître ou d’un esclave.

Elle sera impossible aussi tant que nous refuserons de fonctionner avec responsabilité et respect.
L’action politique juste nous tend les bras.
Nous avons, toi moi et les autres, la capacité de mettre en marche une telle politique.
Une politique où les vieux schémas, stériles, n’ont pas droit de cité.
Une politique fondée sur l’enthousiasme, l’intelligence et le rire.
Un immense défi à relever mais nous pouvons le faire.
Il suffit de choisir de le vouloir et d’accepter le prix à payer.
Ce choix nous appartient.

En attendant, dans nos sociétés malades et peut-être finissantes, le nomade dérange.
Pourquoi ?
Le nomade incarne le mouvement.
Le nomade évoque la liberté.

Et la liberté doit faire bien peur sinon nous n’assisterions pas à un tel acharnement contre les nomades.
« Si tu es un vrai nomade, passe ton chemin ! », voilà la norme.
Je dis nomade car le terme a, bien entendu, déjà été récupéré par la machine à formater les esprits.
De nos jours tu peux te considérer si tu possèdes la bonne carte de crédit, le bon téléphone, le bon ordinateur, le bon GPS, le bon PDA et le bon sac de cabine pour y fourrer tout ce bazar le temps d’un voyage en monospace, en avion, en TGV, en yacht.
J’exagère à peine.
Ces nomades là, bien tenus en laisse, sont adulés dans le monde moderne du sédentarisme.
Ils entretiennent tant l’illusion du bonheur.

Les autres n’ont qu’à se débrouiller.
Quémander le droit de bivouaquer sur une propriété privée.
Ruser avec les gardes et les sbires.
Se faire parquer, à défaut, dans les camps prévus pour eux.
Composer avec le rejet, la suspicion, la dénonciation.

Tout cela parce qu’il n’existe plus d’espace n’appartenant à personne.
Les sédentaires ont confisqué le terrain de jeu.
Ils ont aussi créé le Droit.
C'est-à-dire ce qui donne un apparent fondement au processus.

Les sédentaires ont aussi détourné le langage.
Qui n’a pas de toit, durablement, est un SDF, soit un sous-homme convenons-en.
Hallucinant !
Qui n’a pas d’emploi est un chômeur, mais cela est une autre histoire…

Suis-je parano, réaliste, clairvoyant ?
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Je sais simplement que bien des aspects du monde actuel me donnent envie de gerber, parfois, et de hurler, souvent.
Les eaux, la terre et l’air sont devenus des immenses poubelles.
Le sang coule aux quatre coins du monde.
La démographie progresse en dépit du bon sens.
Et la suffisance de bien des décideurs veut faire croire que tout cela a un sens.
L’intelligence figure-t-elle encore parmi les propriétés de l’humain ?

Oui, les sédentaires ont pourri la face visible du monde !
Les sédentaires c’est toi moi et les autres.
Evidemment !
C’est nous tous qui laissons faire.
C’est nous tous qui abandonnons chaque jour un peu plus de notre liberté.
C’est notre choix.
Le choix de la voie facile pour les nantis d’un minimum.
Qu’ils soient sédentaires ou nomades temporaires.

Le besoin de posséder davantage que quelques objets utiles marque l’entrée du nomade dans le monde du sédentarisme.
Le sédentaire n’est pas un enfant de la nature.
Le sédentaire est un enfant de la peur.
Peur de manquer, peur de l’autre.
Je m’autorise à supposer qu’il n’en a pas conscience.
Je m’autorise à penser que le concept de liberté lui échappe.
Je m’autorise à croire que l’impérieux appel de la pulsion de vie le perturbe.
Voilà pourquoi, à mon sens, il pourrit la vie du nomade.

Alors il doit ruser le nomade.
Pour réussir à vivre son nomadisme, généralement temporaire.
Pour maintenir la lampe allumée, tout simplement, en attendant des jours meilleurs…
Pour montrer, communiquer l’harmonie du bivouac sous les étoiles.
Et incarner la joie de la vie simple.
Sans possession superflue.
Donner au sédentaire l’envie d’essayer, un jour.

Devoir ruser : quel comble !
Puisque que le nomade sait ses devoirs envers la nature, sa mère.
Puisqu’il n’a que faire des interdits d’être libre.
Puisque sa liberté ne commence pas là où s’arrête celle des autres.
Puisqu’il est capable de concevoir une politique du bonheur.
Car il est apte à aimer la vie.

Alors je rêve souvent de l’allemansträtt, ce principe en vigueur en Europe du Nord.
Là-bas, tu es libre de bivouaquer si tu respectes autrui et la nature.
Même sur une propriété privée si tu ne restes qu’une nuit.
Imagine les bienfaits de cette approche responsable.
Tu ne déranges personne car tu es garant de toi-même.
Tu vas et tu viens sans nuire.
Peut-être même n’emploies-tu pas de moteur.
Et, bien sûr, tu ne laisses pas de traces de ton passage.

Car tu observes, écoutes et respectes.
Tu inspires le souffle de la vie.
Tu souris à la vie.
Tu jouis de la vie.
Tu es.

Il nous appartient de revendiquer la liberté fondamentale.
Maintenant et tout de suite.
La liberté qu’incarnent celles et ceux qui ne se soumettent à aucun pouvoir.
Et qui, en corollaire, refusent de nuire aux autres terriens.
La liberté qui habite les espaces qui n’appartiennent à personne.

Le monde nous correspond.
Le monde sera libre et joyeux quand nous serons libres et joyeux dans nos cœurs et dans nos têtes.
Toi moi et les autres.

H.
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Message par tellosa Mar 14 Avr - 6:24

très bel article olivier, celui-ci écrit par H résume les déviances de notre société ou la liberté n'éxiste plus et ou le socialement correct prime. Je me souviens de certains jours dans les pyrénnées ou pour bivouaquer il fallait utiliser des ruses de sioux, vu que la moindre parcelle de terrains étais la propriété de quelqu'un. Et même bien sur les endroits natures les plus isolés. Ces chevalier de la propriété enménerons probablement dans la tombe cette petite parcelle de terrain qui de plus, la plus part du temps ne leur sert à rien! il en va de même pour les accés à la mer, les chemins d'accés dit privés et autres subtilitees ou la possession, cette déviance sectaire et egoiste peut s'exprimer! j'ai même vu pire. à une époque pratiquant la spéléologie j'ai vu des proprios dynamiter des grottes, détruisant par la même ce que la nature a mis des milliers d'années à faire. Et ceci pour que personne ne viennent traverser son champ vu qu'il y avait deux entrées et naturellement on rentrai et sortai de l'autre coté de la montagne. Et oui en France il suffit d'avoir un trou dans son terrain pour que la dites grotte deviennent iso-facto la propriété du gu-gus. Pour moi c'est tout simplement criminel, contre nature et endémique de l'esprit du quidam moyen qui en fait, vole et s'approprie notre bien le plus précieux c'est à dire un espace naturel. Ne parlons pas de certains sites comme "torla" en Espagne (pendant du cirque de Gavarnie) ou je me suis vu refuser l'accés en vélo il en va de même des bouyouses dans les pyr.or. Bien entendu j'avais la possibilité d'emprunter le bus que la commune à affrétée pour la somme modique de 5 euros et ceci pour que les brebis de touristes est le plaisir de s'agglutiner dans une bétaillaire et dans un moyen de transport polluant pour rapporter des dividendes à la dite commune. Cette tendance se généralise et si nous y prenons pas garde bientôt notre vaste planète ne sera qu'une succession de péages divers, d'accréditations du milieu naturel. Même pour stationner en voiture il faut payer! c'est quand même oublier un peu trop vite que la libre circulation des biens et des personnes est inscrit dans notre constitution, mais pas la liberté de stationner. C'est gros!!!! vu que ça sert à rien de circuler si on ne peut pas s'arrêter, cela conduit a "passe ton chemin on veut pas te voir ici, par contre si tu payes t'es le bienvenu" bien entendu si tu comprends pas on t'envois la maréchaussée qui va te mettre une couche de plus! c'est ça la liberté? au moyen âge il y avait dejà l'octroi et des villages entier se sont massacrés parcequ'ils ne voulaient pas payer! doit-on en arriver la?
quand est-ce que l'on va comprendre que la nature est un bien collectif qu'il faut certes préserver mais qui par essence appartient à tout le monde! il est d'ailleurs à noter que c'est pas ceux qui pratiquent les randonnées diverses qui sont les plus grands pollueurs car nous on sait ce que c'est que bivouaquer dans un site ou des touristes "lamda" ont abandonné des pacs de bière des couches d'enfants et autres saletés. Alors que l'on raquette ceux-la et qu'on nous foute la paix!
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